Vendanges au Domaine Guinand

Un article d'Aurore Castex: Le dimanche 23 septembre se tenait la 9ème édition des « vendanges à l’ancienne » sur le terroir de St Christol, à égale distance entre Nîmes et Montpellier. C'est pour moi l'occasion d'une nouvelle expérience tout en faisant plus ample connaissance avec le Domaine Guinand dont j'ai toujours entendu parlé, ayant vécu durant de nombreuses années dans le « Pays de Lunel ».

Un terroir exceptionnel

Propriété viticole familiale depuis des décennies, ce domaine devient indépendant de la cave coopérative en 1993 grâce au travail des quatres frères. Riche en démarches qualitatives ce domaine respecte, notamment, le cahier des charges Terra Vitis.
Ce vignoble en AOC Côteaux du Languedoc bénéficie de la dénomination «Terroir de St Christol». Le climat Méditerranéen et l'influence des brises marines permettent aux cépages difficiles une maturité optimale.
La maturité est encore améliorée par un sol filtrant et des terrasses en galets roulés. Des cépages comme la Syrah, le Mourvèdre ou le Grenache peuvent ainsi atteindre des degrets de maturité assez rares et donnent des vins chaleureux propices au vieillissement.

Le travail de la vigne se fait au fil des saisons, et nous voici fin septembre, en pleine période des vendanges et c'est là que l'aventure commence!

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Ma matinée de vendanges à St Christol

La journée démarre tôt le matin pour les plus téméraires, pour la cueillette du raisin dans les vignes du Domaine Guinand, car oui le vin ça se mérite et le travail de la vigne se fait « au saut du lit ».

Deux tonnes de raisins ont été ramassés et sont ensuite ramenées par le cortège d'ânes escorté par Jean-Louis vêtu du traditionnel berret noir et foulard rouge. Tout le monde attend de pieds fermes le moment où Pierre Guinand versera les raisins dans l'érafloir, grâce auquel sera retirée la rafle (partie verte) de la grappe.
Cet appareil est constitué d'un cylindre en grillage dont les mailles sont suffisantes pour laisser passer la baie et piéger la rafle. Des pales permettent de frotter les grappes de raisins contre le grillage. Les baies et le jus sont évacués vers la pompe à palettes par une vis sans fin alors que les rafles sont évacuées à l'extérieur de la cave par un tapis roulant.

Pour Christine, la femme de Serge Guinand : « En tant qu’épouse de viticulteur, il est toujours intéressant qu'ils fassent voir leur travail et leur passion car c’est un travail difficile qui demande beaucoup de risques sur une récolte, notamment pour avoir la bonne maturité du raisin ».

Oenotourisme et communication sur le monde du vin

Jean-Luc Bergeon, le maire de St Christol, présent ce jour là, est ravi que cette manifestation, qui au départ était locale, prenne une « dimension intercommunale, grâce au travail de l’office de tourisme du Pays de Lunel ».

Nous sommes aujourd’hui autour de 100 personnes, ce qui est une « bonne fourchette pour une organisation à taille humaine ». Et Monsieur Bergeon, pour qui, « L’oenotourisme se structure d’année en année » est heureux qu’il y ait de plus en plus de jeunes Montpelliérains. Mes amis et moi en sommes la preuve même, 5 jeunes trentenaires ou presque, en quête d’oenotourisme près de Montpellier.

Vieillissement en fûts de chênes

La centaine de personnes qui prend part à la journée suit maintenant Serge Guinand qui nous emmène dans le chai à barriques, où sont élevés les vins rouges.
J'entre dans le chai climatisé, dont la température avoisine les 17°C et là c'est la promesse d'une ambiance quasi « religieuse » qui ne tarde pas de se réaliser. La Grande Cuvée et La Cuvée des Frênes vieillissent dans des fûts de chêne français, de 400 et 225 litres pendant une à 5 années, durant lesquelles les vins vont se structurer dans la finesse et l'élégance, tout en conservant un bon équilibre entre les arômes fruité et le goût boisé.

Fascinée par les arômes, je m'approche de Laurence, qui habite Saturargues, pour qui participer à cette journée est le moyen de « s’imprégner de la culture équestre et viticole » de sa région, tout en partageant des « rapports humains très intéressants ». Elle était là lors de la première édition des vendanges à l’ancienne et pense que les vins du Domaine Guinand sont des « vins d’avenir ».

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Dégustation

Place maintenant à la dégustation des vins du domaine, et c’est Christine Guinand qui va servir ses convives derrière le bar. Nous dégustons d'abord un blanc de la Cuvée 2011 Plaisir du Sud, muscat petit grain, un vin délicat aux arômes puissants, qui se peut se marier parfaitement avec la cuisine exotique ou les fruits de mer.

Puis Christine nous fait déguster le rosé Plaisir du Sud 2011, un assemblage de Syrah et de Muscat petit grain, dont la fraîcheur des arômes s'accordera parfaitement avec une viande grillée ou une pizza.

Nous finissons cette dégustation par la Grande Cuvée millésime 2009, assemblage de Syrah et Grenache.

Denise, elle, a préféré le rouge. Elle est venue avec Michèle et font toutes deux parties des AVF de Lunel: « Je fais cette visite chaque année. C'est un bon moyen de mêler l'utile à l'agréable ». Et quand je demande à Denise quels sont ces critères de choix de destination lorsqu'elle part en weekend, elle me dit que le facteur vin entre en jeu même si au départ elle choisit la région, elle préférera toujours une région viticole et à choisir entre « faire les boutiques et aller déguster dans les caves, je préfère aller avec les hommes faire le tour des domaines ».

Je réussis enfin à discuter quelques minutes avec Serge Guinand, très affairé depuis le début de la matinée. Il apprécie le fait de pouvoir «faire découvrir» son métier «aux amateurs de vin» et cela permet aussi de «recadrer ce qui se dit dans les médias»...

Quand je demande à Serge Guinand ce qu'il pense du pôle Viavino, il me répond que c'est une belle initiative et que c’est un outil qu'il va falloir développer. Et en terme d'oenotourisme, « Une journée comme celle d'aujourd'hui ne pourra pas suffire à le rentabiliser, il va falloir que ça progresse ».
Tiens justement en matière d'oenotourisme, quelles sont les retombées économiques d'une telle journée ? « Il y a peu de retombées sur la journée elle-même car c'est un travail de longue haleine ».
Mais le Domaine Guinand nous réserve d'autres surprises en matière d'oenotourisme avec d'autres journées à thème prévues tout au long de l'année... « Stay Tuned» comme on dit !

Bilan

J'en profite pour demander à Nathan et Guillaume (10 ans) leur ressenti de la journée : « On a fait les vendanges, ça nous a beaucoup plu ». Cette journée semble ravir Karine leur maman : « Le concept me plaît du début à la fin et ce qu'il y a de bien c'est que c'est accessible pour les enfants même s'il n'y en a pas assez à mon goût. »

Bilan de la journée: je me suis régalé, j'ai découvert un domaine sublime, un accueil convivial et chaleureux et j'ai dégusté des vins fins et élégants... Rendez-vous au Domaine Guinand.